Paupières qui tombent : dermatochalasis et ptosis

Ptosis - Blépharoptosis

Définition

La ptose (ou « ptosis », « chute ») de la paupière supérieure peut être remarquée à tout âge. Si elle est présente dès la naissance, on parle de « ptsosis congénital ». Sinon, il s’agit d’un « ptosis acquis ».

Une description anatomique simplifiée de la paupière est nécessaire pour bien comprendre les mécanismes en jeu. 

Il y a schématiquement deux zones à individualiser :

• La plus superficielle est la lamelle palpébrale antérieure, formée par la peau et le plan musculaire sous-cutané
• La plus profonde est la lamelle palpébrale postérieure, formée par une bandelette cartilagineuse appelée « le tarse ».

Le clignement palpébral comporte un temps d’ouverture et un temps de fermeture, tous deux contrôlés par des nerfs et des muscles différents.

Le ptosis est défini par un défaut d’ouverture palpébrale, quel qu’en soit le degré. Cette atteinte représente, en premier lieu, un trouble d’ordre esthétique, surtout lorsqu’il existe une différence importante entre la paupière supérieure droite et la paupière supérieure gauche, induisant une asymétrie prononcée du regard.

Dans les cas les plus évolués, la paupière peut recouvrir la pupille et, dès lors, entraîner une baisse de la vision et une amputation du champ visuel.

Il convient alors d’agir et votre ophtalmologiste vous proposera sans doute une intervention chirurgicale, afin de restaurer une fonction visuelle satisfaisante.

En cas de plainte essentiellement esthétique, une solution peut évidemment également être proposée.

L'ophtalmologiste est un partenaire de choix dans la prise en charge des troubles du positionnement des paupières.

Causes et prise en charge

La chirurgie du ptosis va s’attacher à résoudre la cause de celui-ci.

Ptosis aponévrotique

Le plus souvent, il existe une distension du muscle releveur de la paupière, ou plus précisément de son aponévrose. Celle-ci est une structure permettant d’attacher le muscle à la lamelle palpébrale antérieure, au niveau du pli de la paupière supérieure. En cas de détachement de cette aponévrose ou d’altération anatomique, la force du muscle n’est plus transmise à la paupière et elle ne va donc plus s’ouvrir suffisamment.

Autres causes de ptosis

Il existe évidemment de nombreuses autres causes de ptose de paupière supérieure. Par exemple:

• En cas de tumeur palpébrale volumineuse, son poids excessif peut dépasser les capacités musculaires du releveur de la paupière.  On parle de ptosis mécanique.
• Après certains accidents vasculaires cérébraux, la récupération est incomplète et l’innervation du muscle releveur de la paupière devient insuffisante. On parle de ptosis neurogène.
• Certains traumatismes et plaies occasionnent parfois des lésions nerveuses et musculaires, qui affectent la statique palpébrale. On parle de ptosis traumatique.

Chirurgie

La chirurgie du ptosis offre de bons résultats fonctionnels et esthétiques. Les cicatrices en sont presque invisibles, puisqu’elles sont, le plus souvent, enfouies dans le pli cutané palpébral supérieur.

En cas de ptosis de survenue brutale, ou s’il est associé à d’autres symptômes visuels, en particulier une vision double, il convient de consulter votre ophtalmologiste en urgence.

Téléchargez la fiche SFO : "chirurgie du ptôsis"

Dermatochalasis

Cette affection représente un motif de consultation voisin du ptosis précédemment décrit.  Il peut en effet être, lui aussi, responsable d’une chute, cette fois mécanique, de la paupière supérieure.

Le dermatochalasis est défini par la présence d’un excès de peau dans la région palpébrale et sourcilière. Les tissus sous-cutanés sont également relâchés et il peut se produire un bombement, sous l’excès de peau, de graisse sous-cutanée.

Les patients souffrant de dermatochalasis peuvent se plaindre des mêmes maux qu’en cas de ptosis ; il s’agira soit d’une plainte uniquement esthétique, soit d’une plainte fonctionnelle avec une altération des fonctions visuelles, surtout par amputation du champ visuel vertical.

Là encore, une intervention chirurgicale est possible. La technique utilisée est la blépharoplastie supérieure, qui vise à enlever l’excès de peau et, dans certains cas, l’excès de graisse sous-cutanée si nécessaire.
Les résultats post-opératoires sont rapides et les cicatrices souvent invisibles, puisque qu’elles sont masquées par le pli de la paupière supérieure.

Téléchargez la fiche SFO : "chirurgie des anomalies des paupières liées à l'âge"