Comment mettre vos collyres ?

 

Quelles sont les règles qui permettent un usage optimal de vos collyres ?

  • Préalablement à l’instillation, vérifiez toujours que la date de péremption du produit n’est pas dépassée, surtout s’il s’agit d’un médicament que vous avez stocké chez vous.
  • Le cas échéant, assurez-vous que la durée maximale de conservation du collyre après ouverture du flacon n’a pas été dépassée.
  • Veillez à toujours avoir des mains propres et sèches avant de manipuler vos paupières.
  • En cas de pathologie oculaire infectieuse (conjonctivite virale ou bactérienne, abcès de cornée…) ou dans le cas d’un traitement post-opératoire, il est préférable de ne pas utiliser un même flacon pour les deux yeux. Cela risquerait d’accroître les risques de contamination du deuxième œil.
  • Vous pouvez vous munir d’un miroir grossissant (type miroir cosmétique) et vous asseoir, pour plus d’aisance.
  • Il n’est pas nécessaire d’instiller la goutte directement sur l’œil. Il est plus facile de la déposer dans la cul-de-sac conjonctival inférieur. Pour cela, tirez délicatement, vers le bas, sur la paupière inférieure. Ce geste va permettre d’exposer la conjonctive palpébrale, de couleur rosée. Déposez la goutte à ce niveau, puis clignez régulièrement des paupières. Le clignement permettra d’étaler le produit sur toute la surface du globe oculaire.
  • Pour éviter que le médicament ne passe dans la circulation sanguine, il est conseillé de comprimer les voies lacrymales pendant la minute qui suit l’instillation. Pour cela, fermez les yeux et pincez la racine du nez, à l’angle interne des paupières. Vous éviterez ainsi que le liquide ne s’écoule à travers les voies lacrymales, lui donnant accès aux muqueuses de la fosse nasale qui, en l’absorbant, lui permettraient un passage dans le sang.
  • En cas de doute, mieux vaut instiller plusieurs fois la goutte que l’inverse. Dans tous les cas, si la goutte avait été correctement déposée, le volume de la seconde va induire un phénomène de « trop-plein » dans le cul-de-sac conjonctival et le collyre en excès va ruisseler sur la joue. Il n’y a donc aucun risque de surdosage.

Si vous devez instiller plusieurs collyres à la même heure, il est conseillé d’attendre 3 à 5 minutes entre chaque instillation. 

Un délai moindre risquerait un lavage des collyres successifs. La deuxième goutte va laver la première, etc… avec pour risque de n’avoir, au contact de l’œil, que le dernier produit instillé.

  • Dans la même logique, si vous devez effectuer des lavages oculaires, il est préférable de les réaliser avant d’instiller les collyres « actifs ».

L’instillation d’un collyre peut générer un flou visuel, dans les suites immédiates de l’application. C’est un phénomène tout à fait normal, plus ou moins marqué en fonction de la molécule concernée.

 

Les collyres sont-ils de véritables médicaments ?

Beaucoup de pathologies ophtalmologiques vont nécessiter l’instillation de collyres. Ceux-ci ont un intérêt évident, puisqu’ils permettent d’appliquer le médicament directement au contact de l’œil et ainsi d’atteindre des concentrations élevées et une pénétration maximale dans les tissus oculaires.

La plupart des médicaments à visée ophtalmologique sont donc prescrits sous cette forme galénique.

Les collyres sont des médicaments actifs, souvent dosés à de fortes concentrations dans de faibles volumes. Leur utilisation doit donc respecter une prescription médicale.

Pour votre sécurité, mieux vaut éviter de réutiliser un produit à disposition dans votre pharmacie personnelle sans l’avis de votre ophtalmologiste.

Si, après l’instillation d’un collyre, vous présentez une éruption cutanée, des troubles de la respiration ou de la déglutition, vous présentez peut-être des signes d’allergie à l’un de ses composants. Même en cas de résolution rapide, mieux vaut alors suspendre le traitement et consulter votre ophtalmologiste rapidement.  

Les collyres ophtalmologiques sont conditionnés en flacons ou en unidoses. L’avantage de ces dernières est la moindre toxicité des solutions pour la surface oculaire. Une unidose est jetée immédiatement après usage ; il n’est alors pas nécessaire d’associer au médicament des conservateurs qui, s’ils sont toxiques pour les potentiels microbes qui pourraient contaminer la solution, le sont aussi pour la surface oculaire.

Néanmoins, des innovations récentes permettent de plus en plus aux laboratoires pharmaceutiques, via différents procédés technologiques, de ne plus devoir ajouter de conservateurs aux médicaments contenus dans des flacons.