Glaucome aigu
Le glaucome aigü par fermeture de l’angle fait partie des urgences ophtalmologiques les plus impérieuses. Il correspond à une élévation brutale et très importante de la pression intra-oculaire qui peut conduire, si rien n’est fait, à des dommages parfois irréversibles pour l’œil et la fonction visuelle.
Le terme « glaucome aigü » est, dans la réalité, inexact.
Il convient plutôt de parler de « crise aigüe de fermeture de l’angle irido-cornéen ».
Signes cliniques
- La douleur est le symptôme le plus fréquemment décrit par les patients atteints. Elle est parfois difficile à localiser et peut prendre la forme de maux tête latéralisés. Elle s’accompagne volontiers de vomissements. La douleur est dûe à l’élévation extrême de la pression intra-oculaire, parfois au-delà de 50 mmHg.
- La rougeur oculaire est un autre symptôme fréquent. Plus précisément, on observe une collerette rouge sur le pourtour de la cornée ; on parle de « cercle péri-kératique ».
- Les deux pupilles perdent leur symétrie. Lors d’une crise de glaucome aigü, la pupille de l’œil atteint reste figée en « semi-mydriase », que les ophtalmologistes qualifient d’« aréflective », puisqu’elle ne réagit plus à la lumière.
- La baisse de vision est souvent profonde. Elle s’explique, d’une part, par une perte de transparence de la cornée, à cause d’un œdème consécutif à une souffrance de l’endothélium. D’autre part, le nerf optique s’altère rapidement, sous l’effet de la poussée tensionnelle.
Mécanismes et facteurs de risque
Lors d’une crise de glaucome aigü, la tension s’élève parce que l’humeur aqueuse (le liquide que contient la chambre antérieure de l’œil) ne peut plus s’écouler à travers le trabéculum, au fond de l’angle irido-cornéen.
Ce dernier est en effet obstrué par la racine de l’iris, projetée vers l’avant.
Cette situation se produit, dans la grande majorité des cas, sur un œil prédisposé :
- Œil fortement hypermétrope (hypermétropie supérieure à 4 dioptries)
- Œil non opéré de cataracte
- Œil dit « à angle fermable » , situation découverte de manière fortuite au cours des examens de suivi chez l’ophtalmologiste.
Les circonstances de survenue d’un glaucome aigüe sont variées :
- Prise de certains médicaments, ayant des effets sur la pupille et qui entraînent sa dilatation. Pour cette raison, la prise de certains sprays nasaux, de médicaments broncho-dilatateurs ou encore de certains anti-dépresseurs (ce ne sont que des exemples), requiert bien souvent un examen ophtalmologique complet.
- La dilatation pupillaire dans l’obscurité peut également faciliter la survenue d’une telle crise.
Prise en charge
Le traitement d’une crise de glaucome aigü est une urgence. Elle nécessite la mise en place d’un traitement sans délai !
Objectifs de la prise en charge en urgence
Baisse de la pression intra-oculaire
Celle-ci doit être obtenue par tous les moyens disponibles. Bien souvent, des traitements sont instaurés par voie générale (prise de comprimés ou perfusion intra-veineuse), en plus des traitements en collyres.
Levée du blocage pupillaire
Dès que l’état oculaire le permet, votre ophtalmologiste réalisera une iridotomie périphérique, qui consiste en une perforation de la périphérique de l’iris au laser.
Ce geste est réalisé au cabinet d’Ophtalmologie. Il va permettre à l’humeur aqueuse de circuler à nouveau dans la chambre antérieure de l’oeil et de rouvrir l’angle irido-cornéen.
Empêcher la survenue d’une crise sur l’œil contro-latéral
Si celui-ci est également à risque, l’iridotomie périphérique est réalisée dans les deux yeux.
Prise en charge secondaire
Dès que possible, une chirurgie de cataracte est réalisée sur l’œil atteint. L’ablation du cristallin va, en effet, permettre des modifications géométriques importants à l’intérieur de l’œil et, ainsi, de rouvrir l’angle irido-cornéen de manière importante et définitive.
Autres traitements
Malheureusement, les traitements décrits ci-dessus ne sont pas toujours suffisants pour contrôler la crise. Des gestes complémentaires, essentiellement chirurgicaux, peuvent être nécessaires pour permettre de réduire la tension intra-oculaire.