Glaucome chronique : qu'est-ce que c'est ?

Glaucome

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Qu'appelle-t-on "glaucome" ?

Le glaucome est une pathologie fréquente et potentiellement cécitante.

En France, en 2019, on estime que 4% de la population est atteinte de glaucome, soit près de 3 millions de personnes. Dans le monde, en 2020, on estime qu’il y a 80 millions de personnes atteintes. Ces chiffres sont des estimations, probablement en-deçà de la réalité. Beaucoup de patients atteints ne sont, en effet, pas diagnostiqués.

Le glaucome est la deuxième cause de cécité dans le monde derrière la cataracte, mais la première cause de cécité irréversible.

Il s'agit d'une pathologie du nerf optique, structure anatomique qui relie l’œil au cerveau et qui relaie l’information visuelle traitée par les cellules rétiniennes.

cof nerf optique

Jusqu’à un stade avancé de la maladie, le patient ne perçoit aucun symptôme. C’est une pathologie insidieuse, souvent méconnue.

 

Au fur-et-à-mesure de leur dégradation, les fibres nerveuses rétiniennes, qui composent le nerf optique, ne transmettent plus l’information perçue par certaines zones rétiniennes. Les premiers territoires concernés sont, en règle générale, périphériques, ce qui conduit à une diminution du champ visuel souvent imperceptible. Malheureusement, en l’absence de traitement, la vision devient tubulaire (comme à travers un trou de serrure) et le handicap visuel devient majeur. À terme, c’est toute la vision qui disparaît, en même temps que les derniers neurones réitiniens.

Un examen ophtalmologique de dépistage complet et régulier est le seul moyen d’éliminer formellement une neuropathie optique glaucomateuse en cours.

Le glaucome est une maladie chronique, qui va nécessiter une surveillance et une prise en charge pour toute la vie de l’individu atteint. Une évaluation du champ visuel doit être réalisée très régulièrement, en cas de glaucome.

 

Quels sont les facteurs de risque de glaucome ?

Le glaucome peut survenir à tout âge. Les mécanismes qui conduisent à la destruction progressive des fibres nerveuses rétiniennes sont encore largement discutés.

Pression intra-oculaire et glaucome

L’élévation de la pression intra-oculaire est le principal facteur de risque de survenue d’un glaucome.  Pour autant, ces deux notions ne doivent pas être confondues.

La présence d’une hypertonie oculaire (ou hypertension intra-oculaire) n’est pas synonyme de glaucome. À l’inverse, de nombreux cas de glaucome se déclarent sans que les valeurs pressionnelles soit anormalement élevées. 

Il n'y a pas de lien entre la tension oculaire et la tension artérielle.

Autres facteurs de risque :

  • L’hérédité est un facteur de risque bien connu. La présence de cas diagnostiqués dans la famille d’un individu doit inviter à un dépistage large et régulier.
  • L’avancée en âge augmente le risque de survenue d’un glaucome. Les patients atteint de glaucome ont classiquement plus de 60 ans.

Mais attention, le glaucome peut survenir à tout âge ! Il existe des formes de glaucomes juvéniles, qui se déclarent bien plus précocément, y compris chez l’enfant.

  • L’origine ethnique a également son importance. Les patients originaires d’Afrique sub-saharienne ou des Caraïbes sont à risque plus élevé de développer un glaucome à angle ouvert. Les patients d’origine asiatiques sont à risque de glaucome par fermeture de l’angle.

 

Quels sont les différents types de glaucomes ?

Le terme « glaucome » désigne, en fait, des situations pathologiques très variées, dont les mécanismes sont très différents. Il convient, en fait, de parler des glaucomes.

L’angle irido-cornéen

Pour comprendre la classification des formes de glaucomes, il est nécessaire de comprendre certaines notions d’anatomie oculaire.

Le chambre antérieure du globe oculaire est rempli d’un liquide transparent : l’humeur aqueuse

Deux facteurs, relatifs à ce liquide, vont déterminer la pression intra-oculaire :

  • Sa production par le corps ciliaire, structure anatomique située juste en arrière de l’iris ;
  • Son évacuation via le trabéculum, véritable filtre situé dans l’angle formé par l’iris et la cornée : l’angle irido-cornéen.

Glaucomes chroniques à angle ouvert

L’angle irido-cornéen est ouvert, ce qui signifie que rien ne vient empêcher le cheminement de l’humeur aqueuse vers le trabéculum. C’est au niveau du trabéculum, ou après celui-ci, que le problème se situe.

Les glaucomes à angle ouvert représentent 75% des cas de glaucome dans le monde.

On différencie :

  • Le glaucome primitif à angle ouvert, au cours duquel aucune cause n’explique réellement le dysfonctionnement trabéculaire ;
  • Le glaucome secondaire à angle ouvert ; dans ces cas, des cellules, des protéines ou des pigments viennent obstruer les mailles du réseau trabéculaire, expliquant, à terme, sa moins bonne efficacité. Un traumatisme oculaire peut également occasionner d’important dégâts dans l’angle irido-cornéen et se compliquer de glaucome, parfois des années plus tard.

Glaucomes à angle fermé

Dans ces cas, l’accès au trabéculum est empêché, le plus souvent par la racine de l’iris, qui vient se placer à son contact, avec pour conséquences des accolements pathologiques parfois irréversibles.

  • Dans la plupart des cas, l’iris est poussé vers l’avant par le cristallin ou par l’humeur aqueuse, qui le gonfle comme une voile de bateau.
  • Sinon, l’iris peut aussi être tracté vers l’avant, par exemple par des vaisseaux anormaux dans l’angle irido-cornéen, comme c’est le cas dans le glaucome néo-vasculaire, complication redoutable de la rétinopathie diabétique ou de l’occlusion de la veine centrale de la rétine.

Glaucomes de l’enfant

Le glaucome congénital est une urgence thérapeutique. Ce diagnostic doit être suspecté chez tous les nourrissons, en particulier devant les symptômes suivants :

  • Si l’enfant est extrêmement gêné par la lumière (photophobie majeure) ;
  • Si l’enfant larmoie de manière importante ;
  • Si un œil semble plus volumineux que l’autre ;
  • Si les deux yeux semblent plus grand qu’à l’accoutumée pour un enfant du même âge.

Au moindre doute, mieux vaut consulter un ophtalmologiste en urgence, qui vous orientera vers un Centre de Référence, spécialisé dans la prise en charge de cette pathologie très particulière.

L’enfant plus âgé peut également se voir diagnostiquer un glaucome juvénile. Il s’agit d’une entité clinique plutôt rare. Certains syndromes congénitaux peuvent également se compliquer de glaucome, comme le syndrome d’Axenfeld-Rieger ou le syndrome de Sturge-Weber-Krabbe. 

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