Qu'est-ce qu'un kératocône ?
Que se passe-t-il en cas de kératocône ?
Le kératocône est une maladie de la cornée, structure transparente à travers laquelle la lumière peut entrer dans l’œil. La forme de cette dernière varie généralement très peu au long de la vie d’un individu, passée l’adolescence.
À l’inverse, en cas de kératocône, un amincissement progressif se produit et une zone de bombement excessif et localisé va se former lentement, jusqu’à aboutir à certaines complications.
Il s’agit d’une pathologie de l’adulte jeune.
En France, l’âge moyen des patients au diagnostic est de 27 ans.
Les causes du kératocône ne sont pas clairement identifiées. Mais il survient plus volontiers en cas d’antécédents familiaux de kératocône, en cas de pathologie du tissu conjonctif, comme la maladie de Marfan ou la maladie d’Ehlers-Danlos ou encore chez les patients porteurs d’une trisomie 21. Toutes ces observations permettent d’envisager des facteurs de risque génétiques dans le développement de cette pathologie.
Les frottements oculaires excessifs, vigoureux, semblent également jouer un rôle dans la déformation de la cornée, puisqu’une grande partie des sujets atteints de kératocône sont également atteints d’allergies oculaires marquées et donc plus sujets à de tels gestes.
Quelles sont les conséquences pour la fonction visuelle ?
Le kératocône est responsable d’un astigmatisme myopique cornéen, secondaire à la déformation. Il peut atteindre un œil ou les deux, de manière très souvent asymétrique.
Il va donc, en évoluant, entraîner une baisse de la vision, qui peut être, dans un premier temps, très bien corrigée par le port d’une correction adaptée (lunettes ou lentilles).
C’est lorsque la maladie est très évoluée que les complications les plus sévères apparaissent : les opacités cornéennes (stries de Vogt et taches sous-épithéliales). La cornée perd alors sa transparence et des obstacles au passage de la lumière se forment. L’acuité visuelle baisse de manière irréversible et le port d’une correction optique (lunettes ou lentilles) est insuffisant pour y remédier.
Seul un examen ophtalmologique complet est à même de poser le diagnostic de kératocône. Votre médecin pourra réaliser des explorations complémentaires, notamment une topographie cornéenne, véritable mesure en 3 dimensions de votre cornée. Il s’agit du meilleur outil diagnostique, à l’heure actuelle, pour poser un diagnostic précoce de kératocône.
Le kératocône est une contre-indication à la réalisation d’une chirurgie réfractive au laser. Le dépistage de cette affection fait d’ailleurs partie du bilan pré-opératoire systématique pratiqué par votre chirurgien réfractif.
Le kératocône est une maladie chronique et évolutive qui n’a, pour l’heure, pas de traitement curatif, c’est-à-dire que les mesures proposées ne peuvent que limiter ses conséquences sur la vision d’un patient atteint.
Il peut également être à l’origine de troubles visuels et de complications aigüs. L’hydrops cornéen se développe sur des yeux atteints de kératocône. Schématiquement, les tissus déformés -et donc, fragilisés- se rompent, entraînant un œdème cornéen brutal. La vision baisse de manière très rapide et très importante. L’œil est rouge et douloureux.
Si vous êtes atteints de kératocône et que vous présentez de tels symptômes, une consultation ophtalmologique s’impose en urgence.