Quels sont les risques de la chirurgie de la cataracte ?
La chirurgie de la cataracte est une procédure sécurisée, mais elle reste une intervention chirurgicale, avec ses risques potentiels.
Infection de l'oeil : l'endophtalmie
C'est la complication post-opératoire la plus redoutée. Cet événement grave survient le plus souvent dans les 7 jours qui suivent l'intervention. Les milieux intra-oculaires sont normalement stériles. La chirurgie nécessite la réalisation d'incision, par lesquels des germes (bactéries, champignons) peuvent pénétrer, malgré toutes les précautions prises.
En période post-opératoire, vous devez absolument consulter votre ophtalmologiste en urgence en cas :
- D'oeil rouge ;
- D'oeil douloureux ;
- De sécrétions purulentes ;
- De baisse de vision anormale.
Tout est mis en oeuvre pour éviter cette complication :
- Conditions opératoires en milieu stérile et air filtré dans la salle d'intervention ;
- Désinfection soigneuse de votre oeil, de vos paupières et de vos cils ;
- Instillation de collyres antiseptiques avant l'intervention ;
- Utilisation d'instruments opératoires stériles ;
- Injection d'antibiotiques dans l'oeil en fin d'intervention ;
- Collyres antibiotiques post-opératoires, plusieurs fois par jour.
Le traitement de l'endophtalmie est une urgence !
Lorsqu'elle survient, des injections rapides d'antibiotiques dans l'oeil sont pratiquées. On peut y adjoindre une antibiothérapie par voie intra-veineuse, voire même pratiquer une vitrectomie chirurgicale.
Déchirure et décollement de rétine
La chirurgie de cataracte augmente le risque de déchirure et de décollement de rétine. Cette complication peut survenir jusqu'à plusieurs années après l'intervention.
Les signes d'alerte qui doivent vous amener à consulter en urgence sont :
- L'apparition de mouches volantes (myodésopsies) ;
- L'apparition d'éclairs lumineux persistants (phosphènes) ;
- Une amputation du champ de vision (scotome) ;
- Une baisse de vision.
Si une déchirure simple survient, un traitement par laser peut suffire, pour la circonscrire et empêcher le décollement de la rétine.
Par contre, s'il s'agit d'un décollement de rétine, une prise en charge chirurgicale sera nécessaire.
Au COF, notre équipe d'experts en chirurgie vitréo-rétinienne pourra vous prendre en charge.
Rupture capsulaire postérieure
Durant la chirurgie, en raison d'une fragilité de votre oeil ou d'un aléa chirurgical, le sac dans lequel l'implant doit être placé peut se rompre. Selon l'importance des lésions, la réparation pourra être réalisée durant le même temps opératoire (c'est le cas le plus fréquent) mais, parfois, une seconde intervention sera nécessaire. Il faut parfois aller aspirer une partie de votre cristallin en profondeur et réaliser une vitrectomie, afin de terminer l'intervention dans des conditions optimales.
Dans ce cas, l'implant intra-oculaire n'est pas toujours placé dans le sac cristallinien. Différents supports alternatifs sont possibles. L'objectif est de garantir une stabilité maximale à l'implant.
Décompensation de la cornée
La chirurgie de la cataracte par phaco-émulsification nécessite l'utilisation d'ultrasons à l'intérieur de l'oeil, pour fragmenter le contenu du sac cristallinien. Ceci représente forcément un traumatisme pour l'endothélium, la couche de cellules la plus profonde de la cornée.
Il existe toujours une diminution du nombre de cellules endothéliales après une chirurgie de cataracte, même en utilisant une quantité d'ultrasons minimale.
Des complications peuvent survenir suite à ce phénomène, notamment :
- Si votre cataracte était très dense et qu'une quantité importante d'ultrasons a dû être utilisée ;
- Si votre cornée était fragile, principalement en cas de cornea guttata, qui cause une raréfaction des cellules endothéliales avant toute chirurgie.
Lorsque l'endothélium ne fonctionne plus correctement, il ne pompe plus suffisamment l'eau en dehors de la cornée. C'est son rôle principal. Un oedème cornéen va alors se produire, avec un impact sur la transparence cornéenne et sur la vision.
Risques liés à l'anesthésie
Les risques varient en fonction du type d'anesthésie pratiquée.
L'anesthésie péri-bulbaire expose au risque d'hématome orbitaire, avec des conséquences potentiellement sévères. De même, une neuropathie optique peut survenir.
Ces risques sont évidemment discutés avec le médecin anesthésiste lors de votre consultation pré-anesthésique.
Autres complications possibles
Oedème maculaire post-opératoire (oedème maculaire d'Irvine-Gass)
Son origine est encore discutée. Il peut être responsable d'une récupération visuelle incomplète, après la chirurgie. Il apparaît en général 4 à 12 semaines après la chirurgie.
Il peut régresser après quelques semaines de traitement anti-inflammatoire. Mais, plus rarement (pour environ 1% des patients) il persiste et récidive sur un mode chronique, nécessitant une prise en charge plus longue.
Sécheresse et troubles de la surface oculaires
La chirurgie génère une inflammation de la surface oculaire qui peut accentuer les symptômes d'une sécheresse pré-existante. Cette situation est généralement bien contrôlée par l'instillation de collyres lubrifiants. La plupart des patients n'en auront pas besoin passé un mois. Mais dans certains cas, une prescription plus longue peut être nécessaire.
Hémorragie choroïdienne expulsive
C'est une complication peropératoire ; elle survient pendant le temps chirurgical. Elle est heureusement rarissime !
On pense que les variations de pression intra-oculaire qui surviennent au cours de la chirurgie sont responsables de la constitution d'un hématome sous la rétine. Lorsque ce diagnostic est suspecté, il faut interrompre immédiatement l'intervention et refermer l'oeil au moyen de points de suture.
Cet incident est très grave et peut occasionner des dommages oculaires irréversibles, si l'hématome ne se résorbe pas rapidement.